Depuis plus de 15 ans, l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak (IBHGC – Arts et Métiers, Paris) collabore avec la société PROTEOR pour porter plus loin la recherche et le développement d’appareillages orthopédiques sur mesure, une thématique importante au sein de l’Institut.
L’entreprise et l’innovation
Né en Bourgogne en 1913, PROTEOR est le leader français de l’orthopédie externe et un acteur reconnu à l’international. Il développe deux activités :
- l’appareillage orthopédique personnalisé grâce à un réseau de centres d’appareillage implantés au plus près des patients des centres hospitaliers, cliniques et centres de rééducation,
- la conception, fabrication et commercialisation de composants pour prothèses, orthèses et corsets orthopédiques à destination des professionnels.
PROTEOR propose des solutions innovantes pour accroître autonomie et bien-être, en France comme à l’international.
Le défi à relever
Pour compenser l’amputation d’un membre inférieur, l’appareillage reste la seule alternative. Son résultat fonctionnel dépend d’un grand nombre de facteurs et les personnes appareillées rencontrent fréquemment des difficultés de locomotion dans leur vie quotidienne : marcher sur un sol en pente, monter les escaliers ou se baisser pour ramasser des objets. Les prothèses développées par PROTEOR étant réalisées sur mesure, l’analyse biomécanique permet à partir d’approches expérimentales, numériques ou mixtes, de mettre en place des modèles mécaniques pour comprendre le fonctionnement et le retentissement de ces membres artificiels sur la locomotion dans différentes situations.
Le partenariat
La première collaboration entre PROTEOR et l’IBHGC, sous la forme d’une thèse au début des années 2000, a concerné l’analyse de la marche de personnes appareillées. Elle est suivie en 2006 par une thèse CIFRE sur la mise en situation numérique et expérimentale de composants prothétiques.
Puis, en 2010, le projet ANR APSIC (Appareillage des Personnes amputées de membre inférieur dans des Situations Contraignantes de la vie courante, en partenariat avec le CERAH et l’IRR Nancy) a permis à l’IBHGC de comprendre les mécanismes d’adaptation à différentes situations et les compensations mises en place par les personnes appareillées. L’objectif : innover pour faire évoluer et réduire les limites des composants prothétiques.
Dans le cadre d’un projet RAPID soutenu par l’Agence Innovation Défense de la DGA, l’IBHGC, l’INI-CERAH et PROTEOR ont pu développer une jambe SPCM (un ensemble genou-cheville-pied contrôlé par microprocesseur), qui a reçu le prix de la ministre des armées à l’occasion du Forum Innovation Défense. Ce projet a pu notamment s’appuyer sur les résultats d’une thèse réalisée au sein de l’institut, sur la mise en œuvre de technologies embarquées pour les appareillages.
Actuellement, deux thèses CIFRE sont en cours, sur l’adaptation des dispositifs aux situations de la vie courante et sur l’adaptation de l’emboiture.
Travailler avec l’IBHGC est un véritable atout pour le développement de nos produits innovants. Le handicap étant devenue une thématique importante au sein de l’Institut, nous bénéficions de son expertise de pointe en biomécanique, modélisation et analyse des mouvements.
Notre collaboration avec PROTEOR depuis plus de 15 ans est un enrichissement mutuel car nous travaillons sur des projets variés. Au départ, notre partenariat consistait à leur proposer des outils d’aide au développement de produits. Puis, nous avons rapidement travaillé de plus en plus en amont de la R&D. Nous avons la satisfaction aujourd’hui de voir les produits en phase d’évaluation.